post du 6 janvier 2017 - plus dure sera la chute
Je dédie ce post à tous ceux qui ont été, sont ou iront à la montagne. N’allez pas croire que je les envie. Bien loin de moi cette idée. Ceux qui me connaissent savent combien tout ce qui glisse me réussit peu…même l’humour. Il suffit qu’un machin ai tendance à déraper pour qu’automatiquement je tombe (même l’humour, je vous dis). Je me suis un jour essayé au patinage…et pendant 6 semaines à la conduite avec un plâtre. Je pourrais multiplier les exemples. Même le sol fraîchement nettoyé d’un fastfood est pour moi un terrain de jeu dangereux. Vous vous demandez donc pourquoi je dédie ce petit texte à ceux pour qui débouler les pistes ne procure aucune peur…et bien tout simplement parce qu’il y a de moins en moins de neige (si ça ne tenait qu’à moi, il n’y en aurait plus du tout). Vous me direz que c’est faux. Vous allez tous très vite vous connecter sur « enneigement.fr » pour vérifier. Ne faites pas cet effort. J’ai déjà glissé, sans tomber, sur ce site et à ce jour, je vous confirme que toutes les stations françaises sont bien pourvues de poudreuses (les stations colombiennes aussi). Mais regardez plus loin. Ces petites villes alpines ouvrent de plus en plus tard et ferment de plus en plus tôt. Viendra un jour où elles ouvriront un jour et fermeront le lendemain. Et ce jour-là, vu que tout le monde voudra y aller, il faudra se taper 24 heures d’embouteillage pour y arriver…trop tard. Par solidarité avec les montagnards, je me suis donc intéressé à la question de savoir ce qu’il conviendrait de faire des montagnes une fois qu’elles n’attireront plus de skieurs. J’ai essayé d’explorer plusieurs pistes mais n’ayant pas la prétention de les avoir toutes imaginées, je vous propose, si le cœur vous en dit, d’en partager d’autres au bas de ce texte.
Solution 1 : rien
Vous allez me dire que c’est un peu facile de proposer qu’on ne fasse rien. Ce n’est pas aussi simple que vous l’imaginez. L’espèce humaine se complet difficilement dans l’inactivité. Généralement, face à un problème, tout le monde déborde d’énergie et propose des solutions. Regardez nos politiciens. Ils ont tous des programmes longs comme un jour sans pain pour nous faire croire que nous, nous aurons bientôt fini de manger notre pain noir (à bien y réfléchir, d’ailleurs je préférerais, en ce qui me concerne, un jour avec pain noir qu'un jour sans pain). Evidemment, en final, ils ne font rien. Du moins pour la plupart. La première solution est donc très courageuse. Assumer le fait qu’on ne fera rien d’emblée et pas, après coup, prétendre qu’on voulait faire mais qu’on a pas pu, relève d’une réelle bravoure. En passant, vous aurez souligné que les hommes politiques n’admettent jamais leur capacité à ne rien faire. Quand un programme n’a pas abouti, c’est toujours la faute de circonstances extérieures.
Solution 2 : araser les montagnes.
Pour ceux qui maîtrise mal le français, il ne faut pas confondre araser et harasser (même si l’action consistant à araser est certainement harassante). Vous allez me dire que réduire les Alpes à un vulgaire plateau est irréalisable. Je vois mal pourquoi. D’accord, ça risque de prendre un certain temps. Mais imaginez l’emploi que ça créerait. L’Europe est justement à la recherche de grands travaux. En voilà un tout trouvé…et pour plusieurs générations. Bien entendu, vous allez me dire que tant qu’à faire, construire des autoroutes, des aéroports, des ports est plus utile. Vous avez des études qui compareraient l’impact sur l’emploi de la destruction des montagnes et la construction d’autoroutes, vous ? Vous voyez que ce n’est pas aussi évident. Il y a juste deux problèmes. Les gravats et les montagnards. Pour les gravats, je pense qu’il suffirait de les jeter dans la mer…et en agissant ainsi, on créerait des îles artificielles pour y placer les montagnards. Vous voyez que ça fonctionne.
Solution 3 : transformer les alpes en rizières.
Vous me direz que c’est ridicule. Les rizières sont obligatoirement en plaine. Faux. Vous n’avez jamais été dans les Andes vous. Il suffit de créer des terrasses. Et les montagnards deviendraient des agriculteurs (ou plus exactement des riziculteurs). Vous connaissez l’expression « crétins des Andes ». Mais « crétins des Alpes » vous est aussi familier. Vous voyez qu’il y a de l’avenir (d’un seul coup, je me demande si je ne ferais pas bien d’annuler mes vacances d’été à Chamonix).
Solution 4 : conserver les montagnes et les utiliser pour la pratique de sports autres.
C’est effectivement ce qui se fait déjà. Les montagnards (qui sont donc injustement qualifiés de crétins des Alpes) ont compris depuis très longtemps qu’il était possible de valoriser les montagnes pendant les périodes de plus en plus longues où il n’y a pas de neige. Après tout, se lancer en vol à voile depuis une montagne française procure probablement plus de sensation que pratiquer ce sport aux Pays-Bas. Que serait le Tour de France sans les Alpes et les Pyrénées ? Le bien insipide tour de Hollande (là, je me demande si je ne dois pas annuler mon prochain week-end à Amsterdam).
Ma dernière solution est donc la même que la première. Au fond, pourquoi nous soucierions d’imposer des solutions à ceux qui sont largement aptes à les trouver eux-mêmes. Vous aurez au passage remarqué que j’aime bien glisser une fin moralisatrice à mes petits posts. Probablement une manière de finir en pirouette, mais sans rien me casser.
On annonce neige et verglas ce week-end. Soyez prudents.