8 avril - un post inspiré par une journée décalée au désert
Mais qu'est-ce qu'il y a au désert ?
Presque deux ans, que j'arpente ce petit émirat et j'ignorais qu'il y avait un désert. Bien sûr, vu du ciel, il m'avait semblé qu'il y avait un truc qui y ressemblait vaguement. L'avion qui arrive de Turquie survole l'Iran et plonge presque de suite sur Doha, ne montrant que peu du pays. En allant en Egypte, j'avais bien survolé le désert mais j'étais sans doute plus attiré par les jambes de l'hôtesse ukrainienne de la Qatar Airways que par les étendues de sable qui s'étendaient sous nos ailes. J'avais donc fini par me construire une image mentale d'un pays où finalement ce désert n'existait pas. Grave erreur. Aujourd'hui, mon Sheikh m'annonce une virée chez des amis. Rien d'étonnant, nous sommes vendredi. Il s'habille relax. Casual, comme on dit ici. Basket, training, tee-shirt. D'habitude, il met sa longue jellabah, une veste brodée et s'affuble d'un étrange chapeau bordeaux, mélange de fez marocain, de béret basque et de chapeau afghan. Là, pas de couvre-chef. Presque à l'Européenne. Il trépigne d'impatience....et je vois arriver mon ami Ben. Ben un français du Qatar. Mon meilleur contact dans ce pays et un frère. Ben est un criminel climatique. Un 4X4 qui bouffe 40 litres au cent avec un moteur de 5 litres. Mon bon, à sa décharge, dans ce pays, l'essence est bien moins couteuse que l'eau (et sa voiture ne roule pas à l'eau). Nous partons donc dans une direction que j'ignore (évidemment, personne ne me dit quoi que ce soit et je suis trop occupé à regarder la route pour essayer de comprendre leur conversation en arabe. Nous roulons longtemps vers le sud...et nous dirigeons vers la frontière d'Abu Dhabi (mais je ne l'ai compris qu'après être rentré et m'être plongé sur la carte). La ville devient désert...la route s'arrête et devient piste. Le 4X4 devient utile. Autour de nous, des qataris en buggy ou en 4X4 surgonflé. Le jeu consiste à monter des dunes les plus hautes possibles et à ne pas caler et, tant qu'à faire, à ne pas verser. Les dunes sont hautes, étroites et traitresses. Les Qataris sont des fous du volant qui ressemblent à des enfants lâchés dans des bacs à sable...de la taille d'une pays.. Enfin, nous arrivons à un camps. Quelques tentes, des bancs en carré, des tapis (et évidemment une mosquée...dans laquelle je serai contraint d'aller faire la prière de 11h...merde quoi, il ne faut pas que je fasse tache, moi le petit étiqueté chrétien). Après, c'est bonne franquette. Plus de 150 personnes se pressent dans le camps (faut-il dire qu'il n'y a pas de femme). ça rigole, ça blague. J'ai l'opportunité de continuer à tisser des liens et je découvre avec plaisir que mon ami futur Ministre d'un pays autre est là (voir un de mes autres post où je m'étalais sur ces gros pieds velus). Et dire que j'avais toujours pensé que le vendredi était un jour emmerdant. Il va me falloir explorer ce désert une fois prochaine. On dit que la nuit, le calme est tel que celui qui s'y trouve peut entendre son coeur battre. Je ne demande qu'à voir et surtout à entendre. Nous avons déjà programmé avec Ben une descente un week-end avec une tente. Il y a donc une âme à ce pays.
Ps : Pascaline, rappelle moi de pousser mon maillot dans ma valise la prochaine fois que je pars. Question de me permettre de me jeter dans cette mer rouge qui me faisait face.