les posts d'Iban

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7 mai - un cri qui rend fou, suite et fin

Un cri qui rend fou. Jamais deux sans trois.

A non, pas encore une histoire d’esquimaux ou de Jean-Claude Van Damme. Je vous rassure, j’ai plus d’un cri dans mon sac. Mais je vous promets, ce sera le dernier cri… d’ailleurs, je vais vous parler justement d’un de mes amis qui s’est acheté une montre dernier cri. Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais les montres connectées me laissent assez dubitatif. Je n’ai jamais dit que je n’aimais pas la technologie. Au contraire. Dès qu’un nouveau gadget apparaît, j’ai très envie de me l’offrir. Heureusement, mes moyens étant limités (et finalement comme je suis assez pingre aussi), je ne cède pas à la tentation. Mais il faut reconnaître que comme vous il m’arrive de craquer. Et franchement, difficile de nier que certains gadgets ont changé nos vies. Qui penserait à vivre sans téléphone portable. Evidemment, l’usage que nous en faisons est en règle générale d’une inutilité qui ramène la création du houlà hop à l’invention du siècle. Franchement, je suis toujours étonné par ces gens qui appelle du métro leur chérie pour leur dire qu’ils seront à la maison dans dix minutes. Mais au fond, c’est peut être prudent. Dix minutes, c’est assez pour permettre de mettre l’amant dehors. C’est peut-être aussi le temps nécessaire pour permettre de vite pousser une pizza dans le four. Si les femmes n’étaient pas ce qu’elles sont, ce serait presque suffisant pour prendre une douche et se préparer (mais malheureusement, elles sont ce qu’elles sont et le temps dans la salle de bain semble pour elles subir une distorsion). Soyons objectif. 90 % des appels que nous passons ne servent à rien. Même chose pour les applications. Je suis un immense consommateur d’une application de communication : whatsapp. J’ai vérifié récemment. Depuis septembre, j’en suis quand même à 21 000 messages. Evidemment, comme je suis beaucoup à l’étranger, il s’agit encore d’un moyen de garder un lien. Mais très franchement, 90 % de mes messages ne servent à rien. Heureusement, j’en suis conscient et j’ai donc décidé de m’en rire en envoyant à mon amoureuse des micro reportages qui frisent l’absurdité, le tout accompagné de photos sans intérêt : « je suis Ibn Hamad street » + Photo – « C’est bulbul, le bar où je vais boire un jus » + Photo – « Je suis Al Rayan street » + Photo...je me moque de moi mais au fond, je suis certain que vous n’êtes pas différent (sauf pour le nom des rues évidemment). Par contre, en ce qui concerne la montre connectée, je ne suis pas prêt de m’en offrir une. J’ai un de mes amis qui, il y a une bonne année, en exhibait une fièrement à son poignet. Comme tout le monde, j’ai commencé à m’extasier face à cet objet si nouveau. Nous étions tous entrain de deviser en regardant cet appareil quand il a commencé à vibrer. Est apparu sur l’écran un message. C’était magique. Les conversations ne se sont plus focalisées que sur ça quand soudain, la montre s’est mise à clignoter. Notre ami a appuyé sur le cadran, a porté celui-ci à sa bouche et a prononcé assez fort un « Allo ». Ensuite, il a dirigé son bracelet à son oreille. Pendant 10 minutes, nous avons assisté à un étrange ballet où la montre allait de l’oreille à la bouche. Enfin quand il a raccroché, je me suis dit qu’il fallait que j’en sache plus. Je l’ai donc coincé dans la cuisine entre le frigo (bien garni) et la réserve de pinard. Dans la vie, il faut être prévoyant. Si l’explication avait pris une plombe, je ne serais pas mort. D’abord, à moins que vous ayez une montre connectée, personne ou presque ne sait que pour qu’elle fonctionne, elle doit être justement…connectée. C’est bête, mais malgré le nom, je pensais qu’elle pouvait fonctionner de manière autonome. En d’autres mots, pour vous servir d’un tel objet, il vous faut un portable dans votre poche. De suite, j’ai donc interrogé mon ami. Quelle est l’utilité d’avoir cet objet si de toute façon, j’ai avec moi mon téléphone qui me permet d’appeler, de voir l’heure et possède bien d’autres fonctionnalités. La réponse n’a pas mis longtemps à arriver. « Au moins avec une montre connectée, tu n’es pas obligé de sortir ton portable de ta poche ». Impressionnant ! A un détail près. Mon ami, comme tous les geeks à un téléphone dernier cri aussi. Et son téléphone est tellement grand que de toute façon, il ne rentre pas dans sa poche. Finalement donc, en résumant, la montre connectée permet de faire tout ce qu’un téléphone fait, mais en moins bien, mais permet surtout de ne pas sortir de sa poche le téléphone que de toute façon on ne parvient plus à y glisser. Il paraît qu’Apple en aurait vendu 15 millions. Face à cette ineptie, j’ai quand même tenté de trouver une utilité à l’objet. Et bien, j’ai fini par en trouver une. Vous savez, toutes les grandes marques informatiques assemblent en Asie. Et pour de tous petits objets comme une montre, rien ne vaut les petits doigts d’un enfant (vous feriez assemblé un tel objet par les grosses mains boudinées du président de la FGTB – pour mes amis belges – ou de la CGT – pour mes amis français). Grâce à ces montres connectées, des millions d’enfants ont maintenant un travail (et l’Unicef peut faire des économies. Plus besoin d’acheter du matériel scolaire puisque grâce à ces nouvelles activités, il n’est plus nécessaire de scolariser tous ces gamins). Au fond, acheter une montre connectée, c’est un geste social fort. C’est lutter contre le chômage en Asie. Finalement, même si je ne m’en servirai évidemment jamais, je pense que je vais tenter de faire des économies pour m’en offrir une. Et je penserai à ces milliers de petits vietnamiens que j’ai aidés.



07/05/2016
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