7 avril - un post inspiré par une grande peur...alors que j'occupais la place du mort
Billet d'humeur : piétons, sauvez-vous.
Ceux qui ont déjà traversé le Sri Lanka savent que monter dans une voiture équivaut à jouer à la roulette russe. Les sri lankais ont la grande particularité de considérer que le mieux est d'attendre un tournant sans visibilité pour dépasser. Le Qatar c'est pareil...mais sans tournant. Le but de tout le monde est de passer devant. Et plus celui qui est devant est gros, plus c'est drôle, évidemment. Tout est bon. Bande d'arrêt d'urgence, zigzag, passage par les parkings, montée sur des terre-pleins en sable, queue de poissons, shortcut à travers les terrains non construits. On pousse, on coupe la route, on se traite de chameau...et bizarrement, il n'y a pas de bosses au voitures (qui sont d'ailleurs toute nickel, puisqu'un des sports favoris des qataris est de faire laver sa voiture le plus possible...tout ça dans un pays sans eau). Bref, le conducteur de mon Sheikh (qu'on appelle ici un driver, en arabe comme en anglais), Nourredine, un marocain, est un fou du volant. Je ne compte pas les accélérations, les coups de Klaxons, les dépassements par tous les sens. Quand je monte à l'arrière, je ferme les yeux, je m'accroche...et j'espère. La seule chose que les conducteurs au Qatar respectent, ce sont les feux rouges (ils sont pourvus d'une caméra et l'amende est de 1000 $) et les limitations....sur la seule corniche. En dehors, les règles sont simples....pas de règle. Et pour les piétons, alors ? Ils prient (de préférence pas au milieu de la rue) et ils courent. Il y a bien le petit bonhomme vert et rouge sur les feux (en jellabah, je vous prie), mais celui-ci est toujours éteint....donc on traverse comme on peut. Rarement au feu. La particularité de la conduite ici, est aussi le U-Turn. En gros, le demi-tour. Traverser à un feu, c'est s'exposer à voir un véhicule arriver à toute allure après ce fameux U-turn....bref, pour les piétons, la survie passe par, je traverse au milieu de tout et surtout, je cours (comme les routes sont larges comme de larges autoroutes, il faut courir vite). Mais bizarrement, personne ne semble trouver le truc anormal. Il faut dire que personne ne marche sauf les indiens (bon ça fait du monde puisqu'ils sont plus d'un million)....et moi. Les indiens sont un milliard. J'imagine que donc, ils spéculent sur le fait que si un millier se fait écraser comme de vulgaires poulets, le nombre permettra d'éviter une extinction, mais les mois, il n'y en a qu'un...et j'y tiens. Sheikh Tamim, pour la survie de ma propre espèce menacée, appelez une entreprise (belge de préférence) pour arranger ces problèmes de feux.