les posts d'Iban

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30 mai - un post solidaire avec mes amis arabes

Vous savez que lors de mes voyages, j’ai pris l’habitude de vous gratifier régulièrement d’une petite histoire que j’appelle, pour une raison bien mystérieuse, un post (mais je vous défie de l’écrire sur un post-it). Loin d’Europe, l’exercice devient quotidien. Mais chez moi, le besoin est moins présent. Vous pouvez donc facilement me géolocaliser. Si je ne vous gratifie pas de post, c’est que je suis en Belgique et si vous me lisez de façon régulière c’est que je suis quelque part ailleurs (je ne vous ai pas dit que c’était aussi précis que google map). Bref, je suis actuellement en stand-by entre un voyage qui fut beaucoup trop long et un autre qui le sera probablement aussi. Mais comme j’ai un côté un peu satanique (emmerdeur dirait ma compagne…comme elle est psy, elle déforme tout évidemment), j’avais envie de vous faire un post européen, question de bien brouiller les cartes. J’avais envie en réalité de vous faire un post à la façon de mes carnets de voyage à ceci près que ce post vise à jeter un regard de voyageur sur mon quotidien (je sais, c’est complètement tordu…mais je ne vous permets pas de le penser). Bon, l’exercice est moins décalé qu’il n’y paraît. Comme j’ai passé la grosse partie des derniers mois au Qatar, le retour en Belgique pourrait pour moi presque ressembler à un voyage en terre plus trop connue. Et puis, mes amis au Qatar sont de plus en plus nombreux. Tous ne sont pas de joyeux qataris qui ne maîtrisent que la langue de Shakespeare (et la leur, évidemment). Beaucoup sont aussi algériens et, objectivement, il faut bien le reconnaître, ils sont pour la plupart très éduqués. Pour tous mes amis algériens, qu’ils se trouvent au Qatar ou au pays, mes posts doivent leur paraître au fond plutôt familier. Je serais eux, je me dirais : mais pourquoi ce type se sent-il obligé de nous raconter notre quotidien ? Il faut leur rendre le fait qu’ils sont souvent bienveillant à mon égard et qu’il leur arrive de réagir positivement (je vous raconterai un jour, un long échange que j’ai eu avec un de mes lecteurs qui n’avaient pas compris le côté « deuxième degré » de mon post sur les terroristes….mais les propos que nous finîmes par échanger furent d’une grande richesse). J’en reviens à mon propos. Pendant deux mois, je me suis fendu de petites histoires où je maudissais ce climat où l’atmosphère devenait de plus en plus suffocante. Et bien, je continue. Je suis rentré il y a une bonne dizaine de jours et littéralement l’air est devenu irrespirable (pour ceux qui me connaissent ce n’est pas dû qu’au fait qu’une de mes ex-femme habite à moins de cinq kilomètres de chez moi). A peine arrivé chez moi, j’ai constaté que mon jardin ressemblait à la savane africaine avec un peu plus de vert et un peu moins de lions (normal, avec la hauteur des herbes, de toute façon, ils étaient à peu près invisible). J’ai donc quelque peu admonesté ma compagne. Sa réponse fut pour le moins cinglante : « je m’occupe déjà de ta maison, je ne vais pas en plus faire ton gazon ! ». Bon, il faut bien admettre que sur ce coup là, elle n’a pas totalement tort. Au fond, rien ne m’obligeait à rester aussi longtemps et, par ailleurs, rien ne m’obligeait non plus à louer une maison avec un jardin. J’ai donc pris sur moi de tondre tout ce vert. Et bien, croyez moi au non, mais couper une herbe de 50 centimètres, ça ne s’improvise pas.

Vous allez me dire que faire un post pour raconter ce genre de truc est soit une perte de temps, soit, pire encore, un acte de terrorisme climatique (puisque j’ai dû utiliser de l’électricité pour taper et rejeter du carbone lors de ma connexion sur internet). Si je ne m’adressais qu’à mes amis européens, je serais assez d’accord. J’en reviens à mes propos…le caractère irrespirable de l’air. Me croirez vous ou non, mais tondre des graminées de la taille d’un baobab (nain) pourrait rendre allergique la personne qui l’est le moins au monde…et je revendiquais ce titre. J’ai dû m’y reprendre à deux fois pour arriver à tondre mon gazon jusqu’à lui permettre d’avoir une taille acceptable…et depuis trois jours, j’éternue. Vous l’avez compris. Mes amis européens auront tous perçu combien un tel post paraît bien vain puisqu’il ne parle que de petits moments qu’ils connaissent. Maintenant, pensez à tous mes amis arabes qui vivent au milieu de déserts brûlants, qui ne voient que du vert en conserve et, tous les jours, se tapent mes petites historiettes où je le leurs raconte leur quotidien. Il s’agissait donc d’un post en guise de geste de solidarité les concernant. Mais je vous promets que le prochain concernera un vrai fait de société.



30/05/2016
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