les posts d'Iban

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22 avril - la grève du Post

L’angoisse de la page blanche.
Ma plus fidèle lectrice (avec laquelle, par ailleurs j’entretiens des rapports charnels intenses et éreintants quand je me trouve en Europe), m’a dit, il y a quelques jours : « J’aime bien tes posts. Ils sont drôles. Ce n’est pas comme tes romans » (Je ne vous ai pas dit, il m’arrive de m’adonner à cet exercice littéraire de longue haleine). Je me suis demandé comment je devais le prendre. Evidemment, je pourrais trouver flatteur sa petite réflexion mais d’un autre côté, la fin de sa remarque m’a un peu douché (et celle là, elle était plus froide encore que celle que je prends d’habitude. Si vous avez raté l’épisode, je vous renvoie à un post précédent). Me prendre ça de celle qui partage ma couche. Il n’y a plus d’hormones, ma bonne dame ! La grève du sexe n’est pas loin (enfin, je dis ça mais évidemment c’est le genre de menace que je ne peux pas tenir). Franchement, c’est comme dire à un marathonien : « jolie course mais vraiment, seuls les cents derniers mètres étaient intéressants » (enfin, j’imagine, puisque le sport et moi ne sommes pas amis). Passé le premier moment, j’ai quand même fini par m’interroger. Au fond, mes romans ne seraient-ils pas ennuyeux ? Il paraît que dans le dernier, la première partie est barbante alors que la fin est trépidante. Le problème, cette première partie fait quand même un tiers du bouquin, soit deux cent pages. Evidemment, je n’écris pas des romans à se rouler par terre, je n’en disconviens pas. Ou, alors, si vous vous roulez par terre en me lisant, soit vous êtes un adepte de la pataphysique, soit vous faites une crise d’épilepsie (l’un n’étant pas incompatible avec l’autre). Bien sûr, je pourrais glisser quelques bons mots. Mais aller parler de dieu, de meurtres, du bien et du mal et d’autres choses du genre en faisant des vannes ? Je voudrais vous y voir, vous. D’ailleurs, cette remarque suscite en moi une réflexion concernant les religions monothéistes. Pourquoi dieu est-il si chiant ? (enfin, je devrais plutôt formuler la question autrement, pourquoi les humains ont-ils tendance à représenter dieu comme un être ennuyeux).Vous avez tous été à la Sixtine (la chapelle, pas le club échangiste). Vous avez vu la gueule de dieu ? Une vraie tête d’enterrement. Franchement, pas une tête de joyeux luron prêt à faire la fête entre copains. Il faut dire que Dieu n’a pas de copain. Si j’avais été lui, avant de créer, le ciel, les étoiles et le babyfoot, je me serais d’abord créé une bande de potes. Vous avez déjà joué au babyfoot tout seul, vous ? Chez les juifs, Yavhe (ou YHVH pour les puristes) n’est pas non plus représenté comme un comique. Par contre, les dieux hindous sont tous hilares. Evidemment, ils sont nombreux. Ils n’ont jamais le temps de s’ennuyer. Ils s’adonnent à des tas de trucs rigolos : tomber amoureux d’une gazelle (authentique, c’est Rama), faire une blague à son pote (qui doit être totalement miro) en substituant un éléphant à sa femme question de voir la tête qu’il ferra quand il verra pour la première fois son fils. Que des trucs rigolos, je vous dis. Au fond, je me demande pourquoi l’image de la divinité rime avec ennui. Il faudra que je consacre un post à ce sujet. Je pense que l’homme a tendance par respect à représenter dieu comme un homme sérieux comme un vendredi saint. Mais à tort. J’en reviens à mon propos initial. Serais-je seulement amusant quand j’écris des histoires courtes ? Et bien, je me mets en grève de post. Je ne vois pas pourquoi seuls les français pourraient la faire. Mon mouvement s’appellera « nuit couchée (et pas sur le papier) ».


22/04/2016
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