13 mai - le rire...le propre de l'homme
Etes-vous comme moi amusé par la langue française ? Vous allez me dire que si je vous gratifie de temps à autre d’un post, c’est que, justement, la langue française doit m’amuser. Je vous rassure, à chaque fois qu’une personne ouvre la bouche, je ne ris pas forcément. Par exemple, quand Bart De Wever nous raconte une histoire, je ne suis pas tordu de rire (pour mes amis français, ce Monsieur Bart est un vilain politicien flamand, mais si vous voulez, remplacez son nom par Marine Le Pen). En réfléchissant bien, il m’arrive plutôt assez rarement de rire en écoutant les gens. Mais de temps en temps, je me fends d’un sourire ou d’un grand éclat de rire. Et, par la magie des mots, je m’amuse souvent beaucoup. Tenez, par exemple pourquoi un éclat de rire ? Vous allez me dire qu’un rire cristallin ne peut que voler en éclats de rire. Pas mal, en effet. Mais j’ai quand même cherché. Je vais vous décevoir mais l’origine de l’expression est inconnue. Elle doit être terriblement ancienne puisque l’expression anglaise est à peu de chose près la même. Probablement que nos ancêtres communs étaient de joyeux drilles. A ce propos, dans le monde arabe, on rit peu. C’est assez perturbant, même. Vous savez que je fréquente des majlis (pour ceux qui arrivent en cours de posts, un majlis est une réunion d’homme dans les pays arabes). On entend rarement quelqu’un rire dans ce genre de petite sauterie. Nos ancêtres communs avec les arabes doivent donc être plus éloignés que ceux que nous partageons avec les britanniques. Partant de cette constatation, je me suis amusé à imaginer le jour où cette différenciation est survenue. Je vous préviens, c’est un post politiquement terriblement incorrect qui va suivre. Si vous détestez qu’on puisse évoquer les différences entre les peuples, alors, zapper. Ceux qui me connaissent savent qu’à mes yeux, un noir vaut un blanc…ou un jaune ou un n’importe quoi…ou un noir. Mais, justement, ici, il ne s’agit que d’un simple jeu…de mots. Dans la famille Noé, il y a deux fils. Le père Noé a prénommé l’ainé Rachid. C’est la première fois que ce prénom a été donné. Il ne sait pas très bien comment il l’a trouvé (c’est souvent le cas, pour la plupart d’entre nous). Peut-être était-ce le jour où sa femme lui avait préparé un Rachid Parmentier…ou un jour où il avait mal au dos (réfléchissez). Le cadet a été nommé Jean-Paul. C’est aussi le premier du nom. A nouveau le père Noé ne se souvient plus trop de la façon dont ce prénom a été trouvé. Mais il ne se pose pas trop de questions puisque de toute façon, c’est à sa femme qui a décidé de celui-ci. Ces deux fils sont terriblement différents…à tel point qu’il se demande si le facteur ne serait pas passé par là (ou plus probablement le Saint-Esprit puisque la poste n’a pas été inventée). Rachid est blond et brûle aux premiers rayons du soleil et Jean-Paul est un petit gaillard basané avec des cheveux drus et noirs (je sais, dans vos envies de clichés, vous vous dites que je me suis trompé dans les prénoms, mais attendez). Mais au fond, aussi différents qu’ils soient ces deux là s’entendent plutôt bien pour des frères (en réalité, je vous livre un pan de mon intimité, je n’ai pas de frère. Donc, dans mon esprit, les frères s’entredévorent). Il existe juste un petit problème, Rachid lève toutes les filles. Normal puisque c’est aussi le seul auquel on autorise l’entrée dans les boîtes de nuit (qui à l’époque sont des boîtes de jour puisque l’électricité n’a pas encore été inventée). Et ça, vraiment, JP, ça ne l’amuse pas du tout. Il faut dire qu’à force de voir son frangin se taper toutes les gonzesses alors que lui il n’en touche pas une (sauf la sienne...mais vous aviez compris), ça peut énerver. Maintenant, aller tous les jours en boîtes de jours jusqu’aux petites heures de la nuit et vous verrez, si ça n’use pas. D’autant qu’avec le temps, Rachid a même sa carte de membre et accès au carré VIP. Rachid est devenu un oiseau de jour qui ne rentre chez lui qu’aux dernières lueurs du crépuscule pour aller se jeter dans son lit. Sa femme et ses enfants ne le reconnaissent plus. Avec les années, la peau blanche de Rachid est devenue tannée par le soleil. Ses cheveux sont devenus rares. Un jour, il n’en a plus. Par contre, sur JP, le temps a peu d’emprise. A force de rester seul, il a pris des habitudes étranges. Par exemple, il adore s’habiller en robe. Il a l’impression d’être plus proche des femmes qu’il ne rencontre pas. Il s’est laissé pousser une longue barbe pour ne pas qu’on le reconnaisse. En vieux garçon célibataire, pour ne pas faire la vaisselle, il s’est mis à manger avec ses mains…Un jour la femme de Rachid l’appelle. Son frère ne s’est pas réveillé. Normal, à force de picoler comme un polonais (ce qui est d’autant plus dramatique que la Pologne n’existe pas encore), vous finissez par démolir votre organisme. Après avoir beaucoup pleuré son frère, et avoir consolé sa veuve, JP a une idée. Et si, il se rasait vite la tête et la barbe et se faisait passer pour son frangin question d’aller aussi faire la bringue. Un bon coup de rasoir, la carte vip en poche et le voilà parti pour d’autres bons coups d’un tout autre genre. Personne n’a vu la supercherie. Il se fait juste appeler Rachid comme son frère. Il a décidé de s’occuper de la veuve de son frère, mais en même temps, fort de ses deux identités, il est parvenu à se marier deux fois. Finalement donc, en y réfléchissant, il a trois foyers. Sa vie est presque schizophrène. Avec la veuve de son frère, il vit tel que le faisait son frère. Dans ses autres ménages, il a conservé ses habitudes de vieux célibataires. La robe de chambre et la femme à la cuisine. Avec le temps, tout le monde fini par oublier l’existence du vrai Rachid. Quand on parle à JP de son frère, il répond « JP, sa mort fut le drame de ma vie ». Mais sa conscience le taraude et ça lui enlève toute envie de rire. Chez la femme de son frère, il fait bonne figure et feint la joie. Quand il reçoit dans ses autres ailleurs ses amis (de plus en plus rares), il est sombre. Si le portable avait été inventé, pour devenir transparent, il chargerait l’application, i-majlis (cherchez à comprendre). Un jour, il décide de rompre avec cette vie. Il demeurera juste auprès la veuve de son frère et reprendra son nom. JP. Rachid, tant pis pour lui, il n’avait pas à mourir. Il sera un veuf parfait pour ses deux autres épouses. Et voilà comment, les deux autres épouses, qui avaient porté les enfants de JP le taciturne se sont retrouvées veuves d’un Rachid, alors que la dernière compagne, mère des enfants de Rachid, s’est retrouvée en ménage avec JP le joyeux drille. Je vous ai dit, ça tient à peu de chose, la vie. Si Rachid avait eu une meilleure santé, peut-être qu’en Europe, tous mes amis s’appelleraient Abdel, Rachid ou Kader et mes amis au Moyen-Orient, Stéphane, Pascal ou Robert.