11 mai - un post existentiel : la moquette
Je voulais vous gratifier d’un post léger. Je pense que vous allez pousser un ouf de soulagement puisque pendant quelques jours, l’humeur était aux posts sérieux. A chaque fois que je traite d’un sujet profond, je perds un lecteur…et comme je n’en ai pas des centaines. Par contre, dès que je vous parle de « lampe à pipi », de douches ou de « gros pieds velus », directement, l’audience grimpe en flèche. On a le public qu’on mérite. Vous savez que j’ai quitté mon Sheikh. Sur le moment, ça m’a fait mal. Mais tout bien réfléchi, je me demande si ça n’est pas mieux ainsi. J’ai donc rejoint un hôtel. Je ne sais pas pourquoi mais en choisissant un peu par hasard sur le net, je me retrouve quand même toujours dans le même coin. Pourtant la ville est immense. Mais non, je suis abonné à la même zone. Entre mes quatre derniers hôtels, il n’y a pas 300 mètres. Au moins, je connais le quartier où je me trouve et je finis par y avoir mes habitudes. C’en est même désespérant. Je rentre pour boire un jus, je n’ai pas le temps de commander, que m’arrive un jus de papaye. Et si j’ai envie de boire autre chose, moi ? Je ne sais pas si vous avez constaté mais les hôtels adorent mettre de la moquette dans les chambres. Objectivement, je trouve ça un peu dégoutant. Je pense qu’au moins 90 % des hôtels en sont pourvus. J’avais donc envie de vous faire un post : La moquette dans les chambres, vraiment une bonne idée ? A ce stade, je suis certain que vous avez déjà tous une opinion tranchée. Mais attendez. A part le Pape qui est censé être infaillible, personne n’a la science infuse (m’est d’ailleurs avis que le locataire du Vatican l’aurait plutôt diffuse). Je vous propose de poser un vrai regard réfléchi sur la question (ça va vous changer, mais vous verrez, la première fois, ça fait un peu mal mais après on s’habitue). Au fond, pourquoi met-on de la moquette dans les chambres d’hôtel ? Certains vont me répondre : parce que c’est plus facile. Vous croyez vraiment ? Vous avez déjà collé de la moquette, vous ? Moi non plus. A mon avis, si c’est comme recouvrir un cahier scolaire de film adhésif, ce doit être compliqué (je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais il y a toujours des bulles). Par contre, poser du carrelage est quand même très simple. D’autres vont alors avancer un autre argument : parce que c’est moins cher. Je n’en suis pas certain. Une moquette n’est pas si bon marché que ça. A mon avis, la différence de prix doit être minime. Ceux qui sont toujours à lire vont me dire : parce que c’est insonorisé. Il est vrai que tirer une chaise sur un tapis fait toujours moins de bruit que de la tirer sur un parquet. Mais si l’objectif tournait autour de l’insonorisation, les hôtels mettraient aussi le paquet sur l’isolation phonique des murs. Or, je vous assure que la plupart des hôtels dans lequel je passe sont de vraies passoires à sons. En Europe, il y a toujours des voisins de chambre qui vont pousser des gémissements qui vous font croire qu’ils rejouent tous les deux « meurtres à OK. Encore ! Râles. ». Ici, les voisins étant toujours seuls, ce serait plutôt le bruit de la télévision (et dans l’hôtel où je me trouve, il y a une chaine Bollywood. Autant dire, si je reste plus que quatre nuits, je suis mort). Enfin, je suis certain qu’à court d’argument, un d’entre vous me dira : parce que c’est plus simple d’entretien. Ce n’est pas aussi certain. Il faut quand même copieusement aspirer. ça prend du temps. Sans doute autant que de passer un coup de serpillère humide. J’ai en ce qui me concerne une théorie très personnelle. On met de la moquette dans les hôtels pour nous rendre malade. Evidemment, la moquette est un nid à microbes. Impossible de nettoyer en profondeur. Ils sont tapis dans les tapis. C’est nous leur quête dans la moquette. Et ils sont pleins dans le tapis plein. Bien entendu, on marche pieds nus dans une chambre d’hôtel. Pas toujours, mais au moins en revenant d’avoir pris sa douche. Et la mycose n’a qu’une envie : vous mordre entre les orteils. Et quand on est à deux, c’est pire. Evidemment, un lit n’est jamais assez large et dans certains moments, on finit par en tomber et finir par terre (j’espère que ça vous arrive, sinon je vous plains). Et là, c’est une de ces nombreuses affections très vénères de vous voir empiéter sur leur petit chez elles (et même très vénériennes), qui n’ont qu’une envie : vous mordre ailleurs. Parfois, vous pouvez aussi être comme moi. A force d’avoir vécu à cinq centimètres du sol, chez mon Sheikh pendant un mois et demi, j’ai fini, dès que je suis sur une chaise par avoir le mal de l’altitude. Donc, je m’assieds sur le sol de ma chambre pour travailler. Et là, je ne vous dis pas ce qui a envie de mordre ni où. Bon, je sais que vous allez me poser une question : mais pourquoi nous rendre malade ? Là encore, plusieurs théories sont possibles. La première dite de l’enfumage. Je ne sais si vous avez constaté mais les œufs au buffet des petits déjeuners ont souvent un aspect pas très rassurant. Comment mieux masquer une bonne intoxication alimentaire si ce n’est en y substituant une autre affection (et si ça tombe, les bactéries des uns mangeront les autres). La deuxième dite du séjour prolongé. Evidemment, vous allez rater votre vol, si vous êtes malade et vous aller rester un peu plus longtemps. D’autant qu’avec un peu de chance, pendant vos quelques jours de repos prolongé, des abrutis vont attaquer votre aéroport qui fermera deux semaines. C’est tout bénef et en plus au frais de votre assurance voyage. Troisième théorie : celle de la solidarité familiale. Je soupçonne les grands hôteliers d’avoir des frères (ou des pères ou des enfants), soit directeurs d’hôpitaux, soit dermatologues, soit vénérologues. Evidemment, la moquette devient vite alors une magnifique fenêtre sur de nouveaux marchés. Pour vérifier cette théorie, il suffirait d’une étude très simple. Identifier les directeurs d’hôtel dont le frère est vénérologue et voir si dans leurs établissements les lits sont plus étroits. Je vous parie que oui.
Avec ce post, je suis certain d’avoir récupérer mon lectorat de base. Maintenant, vous avez peut être aussi une opinion. Je vous propose de m’en faire part (au moins, ça alimentera mon imagination et me permettra de vous gratifier d’un post sur « mais pourquoi mes lecteurs n’ont pas pratiquement jamais d’opinion ? »)