les posts d'Iban

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11 mai - Sheikh Ali...le post du général

Un post un peu en guise de synthèse d’un voyage trop long. Vous avais-je parlé d’Ali, mon avocat qui se déchausse plus vite que Lucky Luke (ou plus exactement que ne tire le cow-boy) ? Je relis…oui, c’est fait. Vous ai-je parlé de mon Sheikh et du saumon ? Je pense. De Ben ? Oui, même si objectivement j’aurais envie peut être de le ranger dans une autre catégorie que celle réservée à mes amis. Et le Sheikh Ali ? A bien non. Personnage fort sympathique. Celui-là est qatari (vous allez me dire qu’au Qatar, ça n’a rien d’étonnant. Raté. Il y a moins de 300 000 qataris et dix fois plus d’autres). Celui-là, je vous assure est vraiment qatari. Dans une vie précédente, il était général d’aviation. J’ai vu les photos. Il était jeune et portait une jolie moustache à la Omar Sharif. Il en avait aussi le style. Il a dû en faire tomber des filles…plus exactement, il aurait dû en faire tomber si cet homme très pieux l’avait été moins. Maintenant, le Sheikh Ali est un homme plus vieux. Quel âge a-t-il ? Je n’en ai pas la moindre idée. Il ne doit pas être si âgé. Il était commandant des forces aériennes du pays, il y a moins de dix ans. Aujourd’hui, cet homme débonnaire préside à la direction d’un groupe industriel. A contre courant du pays, ce personnage croit en l’écologie. Chapeau bas. Ou plutôt keffieh bas. Il dirige aussi la plus importante tribu du pays. J’ai rencontré le Sheikh par hasard dans une organisation caritative avec laquelle j’entretien des liens. Il se trouvait dans le bureau du directeur, un ancien Ministre. Il le conseillait…mais il conseille presque toutes les organisations caritatives. Son rêve est d’ailleurs d’en créer une. Il voulait me rencontrer pour parler avec moi d’une opportunité. Nous nous sommes de suite plus. Etrange. Voilà un homme plus âgé, d’une toute autre religion, d’une culture à mille lieues de la mienne, riche comme crésus alors que je suis pauvre comme job et pourtant, il m’a pris en sympathie. Le soir même j’étais dans son majlis…et depuis j’y suis retourné plusieurs fois. A chaque fois, le rituel est le même. Il m’assied à côté de lui. Parfois, il m’attrape le bras. Nous buvons du lait de chameau (de chamelle, j’espère), un thé au gingembre à s’arracher la bouche (mais comme il a quatre femmes, ça doit l’aider) puis nous passons à table. Enfin, c’est juste question de dire. puisqu’en fait, les plats sont posés sur le sol, et que nous mangeons en y puisant avec nos petites mains. Aujourd’hui, j’ai eu le plaisir de pouvoir aller à son bureau. Je devais lui parler d’un projet plus personnel. Nous nous sommes retrouvés coincés dans un couloir mais ça n’a pas duré longtemps. Je suis finalement arrivé dans son bureau à boire de l’eau zemzem (je vous expliquerai un jour ce que c’est). Il a fini par me faire des propositions. Au fond, j’aime bien ce type. J’aime sa longue barbe soyeuse qui me chatouille la joue quand je l’embrasse. J’aime ses mains délicates. J’aime son envie insidieuse de me convertir. Je sais, vous allez vous imaginer des trucs. Et bien non, sa proposition était que je travaille avec lui. Il paraît qu’avec mon anglais à l’intonation un peu francophone, avec ma peau blanche, je ferai un parfait partenaire (mais je trouve ça énorme. Il est milliardaire et moi un bête petit belge). Je pense qu’il est temps que je rentre.



11/05/2016
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